Phanna et Phanith au centre de protection temporaire de Teuk Thla à Phnom Penh.
SOK Phanna, ou « Papa » comme le surnomment les enfants, nous accueille un matin de novembre au centre de protection temporaire de Teuk Thla, à Phnom Penh. Comme tous les jours depuis 30 ans, il s’apprête à dédier sa journée aux enfants défavorisés de la capitale.
« J’ai rejoint Krousar Thmey en 1993 » se souvient-il. « A l’époque, Bénito cherchait des éducateurs pour travailler auprès des enfants vivant dans les rues et accueillis au centre de Psar Depot, à Phnom Penh ; je l’ai suivi. J’avais déjà exercé dix ans en soins pédiatriques dans le camp de réfugiés de Site II, en Thaïlande, et je savais que je voulais travailler avec les enfants. J’ai moi-même perdu mon père à l’âge de huit ans et grandi dans une Pagode. Leurs histoires me touchent et je voulais contribuer à un changement positif au sein de la société. En 1997, la situation a nécessité l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil dans la capitale, à Chamkar Mon, puis de plusieurs maisons familiales à travers le pays. J’ai alors assuré le recrutement des nouvelles équipes et supervisés ces structures jusqu’en 2013. Après, je me suis consacré à mon rôle de Directeur du centre de Chamkar Mon, déplacé à Teuk Thla en 2022 ».
Né en 1954, Phanna se prépare désormais à la retraite. En janvier prochain, il laissera la main à Phanith, actuel chef d’équipe des travailleurs sociaux du centre de Teuk Thla et ancien bénéficiaire de Krousar Thmey. Tout un symbole.
SOK Phanna, fin des années 90, accompagne des enfants défavorisés de Poipet vers un centre de protection à Sihanoukville.
« Je n’ai aucun regret ! », assure Phanna. « Je suis heureux et fier d’avoir travaillé pour Krousar Thmey pendant 30 ans. » A propos de Phanith, il souligne : « Je pense qu’il fera un bon Directeur car il apprend très vite et sait prendre des initiatives. Si je devais lui donner un conseil, ce serait de suivre ces trois valeurs : respect, honnêteté et compassion. En toutes circonstances. »
De son côté, Phanith rappelle : « Pour moi, Krousar Thmey est comme une deuxième maison, et travailler pour la Fondation, c’est aussi une manière de rendre ce qu’on m’a donné. Je suis ravi et honoré par cette nomination, c’est déjà une forme d’accomplissement et j’ai hâte de commencer. »
