CHHOUR Phano, 13 ans, est en classe de cinquième dans un collège situé à 50 km de Serey Sophon, au Nord-Ouest du Cambodge. Depuis un an, il suit gratuitement des cours de dessin et de danse grâce au partenariat entre l’école d’Art et de Culture de Serey Sophon et l’ONG cambodgienne Sangkheum Kumar Kampuchea (SKK). Dans cette zone régulièrement inondée et isolée, aucune activité artistique n’était proposée auparavant.
Pourtant, depuis son plus jeune âge, Phano manifeste un vif intérêt pour l’art. Son père, son oncle, mais surtout son grand-père l’ont initié et lui ont servi d’exemples. « Mon grand-père aimait beaucoup dessiner », explique le jeune garçon, « je pense souvent à lui quand je prends le crayon. J’aime représenter des rizières, des maisons… Après, je montre mes dessins à ma sœur, ça lui plait. » Fier de sa culture, Phano souhaite à son tour la transmettre aux nouvelles générations. « Plus tard, je veux suivre les pas de mon grand-père et devenir dessinateur. J’aimerais donner envie aux jeunes d’apprendre une ou plusieurs disciplines artistiques car l’art peut rendre la société meilleure et faire connaitre le Cambodge à travers le monde ! »
Entrée du collège rural de Phano
D’un point de vue personnel, Phano reconnait également les effets positifs de la pratique de la danse et du dessin sur sa vie. « Je me sens plus heureux, plus attentif mais aussi plus ouvert aux autres. Avant, j’avais assez peu d’amis mais ça a changé ! Quand on apprend un art, il faut savoir communiquer, alors j’ai appris à mieux écouter et m’exprimer. »
Elève assidu, Phano prépare ses prochains cours sur son temps libre « Au début, je n’étais pas très bon en danse mais je me suis entrainé, j’ai répété les chorégraphies et, en octobre, dernier j’ai pu participer aux célébrations organisées par ma communauté à l’occasion de la fête des Morts (ou Bonn Pchum Ben en khmer). » Satisfait et reconnaissant d’avoir accès aux enseignements des professeurs de l’école d’arts, Phano conclut : « Les cours privés sont très chers et peu accessibles. J’aimerais que ce partenariat continue pour que d’autres enfants puissent en bénéficier et s’épanouir comme je l’ai fait. »